Stimuler votre utopie pour grandir

· Equilibre,Rayonnement,Confiance

Entrepreneuse ou entrepreneur, vous allez ou vous avez créé un concept qui vous est propre.

Au fil du temps, ce concept se clarifie et s’affine pour faire naître un prototype, puis une offre et un savoir-faire.

Sa confrontation au marché vous stimule mais vous oblige aussi à l’intégrer dans l’environnement : normes, financement, chaine de valeur, concurrents et partenaires…

Progressivement, votre style d’entrepreneuse ou d’entrepreneur se construit : aurez-vous l’exigence du créateur pour tous les détails de votre concept original, l’écoute du commerçant pour la moindre exigence de chacun de vos clients ou la souplesse opérationnelle pour adapter votre entreprise aux contraintes financières et techniques ?

Vous aurez peut-être l’impression que votre concept s’émousse face au marché.

Et en pivotant, vous aurez peut-être même l’impression que votre rêve s’amenuise face à la réalité.

 

Faut-il garder le cap et si oui comment ?

« La sagesse c’est d’avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue quand on les poursuit » (Oscar Wilde)

Avoir un grand rêve d’entrepreneuse ou d’entrepreneur avec la perspective de changer le monde, c’est une façon de s’obliger à toujours rester « au-dessus de la mêlée » ou en tout cas à avoir un coup d’avance, suffisamment pour ne pas se laisser embarquer dans une lutte sans fin avec des concurrents qui font comme vous.

En même temps, c’est admettre dès le départ que ce grand rêve sera difficile à atteindre, que c’est en fait une utopie qui nous mobilise et que l’on poursuit, que ce « rêve utopique » n’a pas besoin d’être réalisable pour nous faire avancer vers ce à quoi nous tenons profondément. C’est probablement pour cette raison que beaucoup d’entreprises disent d’emblée qu’elles ont vocation à changer le monde.

Il faut ensuite incarner ce concept utopique dans des mots et communiquer sur ces mots.

A la création de Shynleï le réseau de l’âme – le réseau de l’âme étant l’utopie qui consiste à créer un réseau social ayant vocation à connecter ses membres par l’invisible (croyances, valeurs, rêves, perspectives) - on a commencé par essayer de le décrire à partir de ce qui existait déjà, en l’occurrence les réseaux sociaux en plein développement à l’époque. On parlait alors du « LinkedIn de l’âme » en indiquant que le profil de membre serait non pas un CV, mais un CV du futur (ce qu’on va faire demain par comparaison avec ce qu’on a déjà fait). Et on a finalement mis au point et partagé cette phrase « oser parler de soi pour grandir avec les autres » pour décrire ce que nous entendions par « réseau de l’âme ».

Mais ce n’est pas le tout de communiquer sur le concept. A l’épreuve du marché, il faut sans cesse le stimuler. Et si on a un concept porté par une utopie, c’est plus facile à faire car celle-ci n’est pas enfermée dans le réel. On part alors du concept pour extrapoler des ruptures et imaginer les innovations qu’elles peuvent déclencher.

Pour reprendre l’exemple du réseau de l’âme et de « oser parler de soi pour grandir avec les autres », on imagine qu’un tel réseau libère l’ampleur des discours et des projets de chacun, produise un changement de dimension considérable dans notre intelligence individuelle et collective et ouvre la possibilité de développer d’autres projets, comme par exemple : faire vivre librement la pensée, rénover le vivre ensemble ou catalyser le partage des idées… Autant de perspectives utopiques qui peuvent à leur tour modifier et renforcer l’ampleur du concept du réseau de l’âme.

Entreprendre, c’est être en équilibre entre le concept qui habite votre esprit et le marché dans lequel s’ancre votre offre. Donner de l’ampleur à son projet, c’est tendre ce concept vers l’utopie pour lui donner toute sa capacité de transformation.

Si elle est partagée, l’utopie est peut etre l'énergie du futur qui permettra de dépasser les combats du présent, les guerres et d’accéder à une autre civilisation.