L’annonce d’une reconversion est parfois vécue comme l’annonce d’une catastrophe.
Les réactions sont souvent négatives :
- Mais pourquoi renonce-t-il a un avenir tout tracé ?
- Elle a dû prendre un grand coup sur la tête pour en arriver là,
- Il s’embarque dans une drôle d’aventure,
- Pourvu qu’elle soit prudente…
Alors qu’on pourrait entendre :
- Il fait bien de quitter ce navire qui prend l’eau,
- Le coup qu’elle a pris va la réveiller,
- Quelle chance il a de s’embarquer dans une nouvelle aventure,
- Elle a bien raison de prendre des risques.
Peut-on s’en remettre à la raison ?
Quelle que soit sa propre orientation par rapport au changement, une reconversion est toujours un pari : une prise de risque avec des opportunités.
On ne peut pas résoudre la question de la pertinence par une analyse totalement rationnelle, ne serait-ce que parce qu’on ne peut pas comparer le résultat inconnu d’un changement, à la situation présente et à son évolution, tout aussi inconnue.
Dans le monde professionnel, l’existence de plans de carrière « normés » a pu donner un moment cette impression. Mais ce n’était qu’une illusion et de toute façon, ces plans ont disparu.
La seule chose qui est raisonnablement certaine quand quelqu’un vous parle d’une reconversion, c’est qu’il y a une nécessité. Il peut s’agir d’une contrainte professionnelle ou personnelle objectivement établie et qui l’oblige. Et il peut s’agir aussi d’une voix intérieure qui lui dit qu’il faut y penser et ça c’est important.
Réveiller ses rêves
C’est cette voix intérieure que l’on peut apprendre à entendre. C’est elle qui vous réveille – ce réveil est parfois brutal - et réveille en vous nos intuitions et vos rêves – ce réveil est plus doux.
C’est la première chose qu’on gagne à changer : le bonheur de constater que nous avons des envies, des rêves qui peuvent nous aider à découvrir vers où aller et pourquoi.
Faire confiance à son intuition
Cette découverte ouvre aussi des horizons jusqu’alors inexplorés et peut vous conduire à envisager des changements auxquels vous n’aviez pas pensé.
C’est un autre bénéfice du changement : voir plus grand peut-être, en tout cas voir différemment, prendre conscience que certains contraintes sont de l’ordre du conditionnement, réaliser que des choses qui vous paraissaient incompatibles peuvent être associées et pour n’en citer que la plus évidente, la vie personnelle et la vie professionnelle.
C’est aussi, avec un peu d’exercice, s’apercevoir qu’on peut avancer vers nos rêves, grands ou petits, et donc prendre confiance dans notre capacité à changer.
Prendre plaisir à l’aventure
La troisième chose qu’on gagne en changeant, c’est évidemment l’expérience du changement. On ne change pas une fois pour toute et c’est fini.
En apprenant à écouter ses rêves, à faire confiance dans ses envies, à s’engager dans une nouvelle voie, on trouve du plaisir à vivre son aventure et on le partage naturellement.
On alimente ainsi le désir de continuer et d’aller avec toujours plus de détermination vers ce qui nous rend singulier et apporte de la valeur aux autres et au monde pour y trouver sa place.
Ce qu’il y a à gagner dans une reconversion, peut être décrit par des éléments matériels : du temps, de l’argent, des options, de la reconnaissance. Mais comment être sûr que ces éléments matériels « espérés » contrebalancent les risques qu’il y a opérer cette reconversion ? C’est difficile…
Dans ce bilan, on devrait surtout tenir compte de tout ce qu’on apprend personnellement quand on change : s’écouter soi, voir le monde différemment et y trouver sa place. Ces connaissances sont probablement les plus distinctives.