Ecrire un roman ou terminer son livre

· Fluidité

Un jour est venu l’idée d’écrire car on sent bien qu’au fond de soi il y a quelque chose de très profond, de très animal qui demande à s’exprimer.

Ecrire un roman ou écrire une nouvelle, une page, peu importe, l’idée est d’écrire pour libérer toute cette énergie.

Les premières pages sortent spontanément, on est content de soi et l’on pense avoir franchi une étape clef dans le chemin de l’écriture. Tout heureux de ces premières pages, on se met à en parler autour de soi, à les faire lire.

ET là…. C’est à ce moment-là que commence le doute. On pensait être très clair et on s’aperçoit, devant les réactions des autres, que ce n’est clair pour personne.
 

Un peu déçu mais toujours porté par cette énergie lointaine qui nous anime, on se remet à écrire, des pages, des pages…
 

Maintenant, 3 mois ont passé. Le texte semble plus consistant. On sent que l’on commence à se dévoiler. Mais cette fois-ci, on est plus prudent avant de le montrer aux autres.

Tient ! Je vais en parler avec Georges. Je suis sûr qu’il va comprendre ce que je veux dire. Le dialogue s’engage avec Georges. Georges est patient. Il veut bien réagir et donne des indications sur ce qui l’a touché.
 

Mais l’énergie n’est toujours pas sortie vraiment. Elle reste cachée dans des mots compliqués. C’est là que commence vraiment l’écriture et la recherche des mots justes.
 

C’est prendre du plaisir, à écrire, changer, raturer, colorier, dessiner, inventer des règles d’écriture fantaisiste, supprimer les doublons, les négations, les mots à peu près…jusqu’à ce que la fluidité s’installe l’air de rien.
 

Les mots justes ce sont les mots qui rentrent en résonance avec son âme et en même temps avec la réalité. Ce sont des mots émotionnellement réversibles, aussi efficace pour les autres que pour soi.
 

L’efficacité du mot juste est celle qui nous fait rentrer en vibration avec notre énergie intérieure.

 

2 ans plus tard, l’écriture n’est toujours pas finie, mais le fil directeur du livre apparaît enfin. Le travail sur les mots justes ne peut pas se faire d’un seul coup d’un seul. Il faut attendre que l’énergie brute du mot apparaisse pour pouvoir ensuite le ciseler, le modifier et l’adapter à la réalité du moment.
 

Mais l’effort sur la recherche des mots justes a été payant puisque le fil directeur de l’œuvre est apparu.


A qui est destiné ce livre demandent alors les amis ?
La première réponse c’est d’abord à toi mon ami ; si je t’intéresse, tu pourras intéresser d’autres personnes et tu m’auras donné confiance pour en parler à des personnes moins proches.
Et puis un jour on cesse de répondre à cette question. Le livre on le fait parce que quelque chose au fond de soi doit sortir et il sera destiné à ceux qui le liront, à des inconnus.
 

Le choix s’impose de ne penser qu’à soi et d’aller maintenant jusqu’au bout de son aventure. La matière est là. Il faut encore la façonner pour que l’on trouve la fluidité qui rendra l‘histoire vraiment visible…lisible. L’aide des amis est alors vraiment utile pour parcourir cette dernière ligne droite.
 

Et puis un beau jour, ça y est : on sent que c’est fini. Les pages sont bel et bien imprimées et on pose maintenant sur son livre un autre regard, celui qui cherche encore la petite lumière qui manquerait avant de le livrer au monde.
 

On le relit une fois, puis on laisse reposer pour le relire 15 jours après… au bout d’un mois on n’a plus rien envie de changer : le livre est terminé.